lundi 16 juillet 2007

Cassiopée

Il était temps de briser quinze longs jours de silence, hein ? Surtout que j'ai rien dit, mais en fait il s'est passé des tas de choses terribles durant ces deux semaines; un peu comme un séjour improvisé dans la quatrième dimension.
tùdù dùdù tùdù dùdù
Tout a commencé par une mauvaise grippe, mais ça, je vous l'ai déjà raconté.
Et puis le travail a repris, un mercredi je me souviens, ça allait, mais j'y allais tout doucement car j'étais encore sacrément malade.
La fièvre, les chauds-froids, le délire aidant... je me mis activement en recherche de ce cadeau-là que j'avais décidé depuis quelques mois déjà d'offrir à mon namoureux. Ce cadeau-là qui n'était pas comme les autres, et que je voulais lui offrir à l'occasion de sa dernière année... un coup de pouce pour la dernière ligne droite. Un cadeau thérapeutique, en somme :-)
J'y avais déjà pas mal réfléchi, j'en avais parlé quelques fois, avec mon grand frère qui m'avait conforté dans mon idée, avec Stéphane aussi qui trouvait que c'était bien pensé... Et bien sûr avec l'intéressé, histoire de tâter le terrain et de me rendre compte si, vrai de vrai, il vivrait ce cadeau comme une complicité de tout les instants ou bien s'il se sentirait prisonnier d'une corvée inéluctable.
Bref, j'avais bien analysé la situation, envisagé toutes les hypothèses, du moins c'est ce que je croyais.
Je me mis alors à faire des recherches actives, et à passer tout le temps que me laissait le virus en rémission, à lire tout ce que je trouvais sur internet, à consulter un livre que j'avais acheté aux puces, à interroger qui pouvait m'aider... Et puis, au détour d'un site, j'ai déniché la merveille : 8 semaines environ, noire et feu, née d'une maman golden retriever et d'un papa bâtard... Le rêve !
J'ai passé des coups de fil, pris des renseignements et mis une option... et puis, quand tout a été certain, j'ai prévenu mon namoureux de la surprise qui l'attendait (parce qu'il faut rester réaliste, hein, une surprise c'est chouette, mais quand elle nécessite des investissements préalables, paniers, laisses, croquettes, gamelles, jouets, et le tout prêt à accueillir le cadeau en question, il faut bien se résigner à entailler le côté ultra-romantique du secret absolu, et composer avec la réalité de la chose).
Alors samedi dernier, nous avons fait la route jusque Bruxelles, et je vous passe les détails d'organisation préalables au départ parce qu'ils ne sont pas chouettes à raconter.
Et nous arrivons au refuge où se trouve la petite merveille.
Première désillusion : le chiot ne se trouve plus dans un petit refuge à "caractère familial" abritant une vingtaine de chiens à peine, mais bien dans la plus grande S.P.A. de Belgique, j'ai nommé : Veeweyde.
Deuxième désillusion : le chiot est malade, la toux des chenils, mais "rien de grave, y'a qu'à lui donner des antibiotiques pendant une semaine, voilà la prescription"...
Troisième désillusion : pas la peine d'espérer une explication, ou même une réponse à ma question répétée : "Dites? C'est grave?"...
Mais - première joie - la petiote est adorable, et semble nous adopter tout de suite, sans crainte, ni méfiance.
Le reste du week-end se passe comme dans un rêve, nous trimbalons Cassiopée partout où nous allons et nous sommes tout de suite charmé par cette boule de poils, qui, bien qu'elle dorme beaucoup (mais c'est normal puisque c'est un chiot), nous fait rire et nous attendrit chaque seconde par ses airs patauds et sa mine fatiguée quand nous prétendons la promener sur une distance supérieure à 20 mètres. Elle se couche et elle pleure... jusqu'à ce que nous acceptions de la porter, trop drôle !
Mon namoureux - deuxième joie - n'en finit pas d'avoir les yeux qui brillent et s'affaire à tout bien assumer, les pipis, les promenades, les cacas, les médicaments à donner, et tout et tout.
Lundi, par acquis de conscience, nous l'amenons chez le vétérinaire, qui lui fait une injection d'antibiotique, se montre assez rassurant, mais nous recommande néanmoins de rester vigilants.
Mardi soir, la petite est apathique, refuse de manger, de jouer, de marcher... Bref - troisième désillusion - nous sommes contraints de constater que son état s'aggrave, et nous nous interdisons d'envisager le pire, chacun à des degrés différents, en fonction de notre résistance face à l'idée même de la mort.
Mercredi matin, rebelote chez le vétérinaire, mais cette fois - quatrième désillusion - on ne rigole plus : ce qu'il craignait est arrivé et il se montre très pessimiste. Il décide donc de garder la malade, nous pouvons téléphoner pour avoir des nouvelles.
Nous rentrons en silence et les yeux mouillés, et moi aux aguets, me disant sans cesse que mon cadeau thérapeutique, bien loin de remplir sa fonction, est en train de produire l'effet totalement inverse à celui escompté... Ben oui - cinquième désillusion - mon petit namoureux se liquéfie, plein de larmes et sans un mot.
Le soir cependant, nous apprenons que son état n'est peut-être pas catastrophique, mais personne à ce moment n'ose vraiment formuler un espoir, même si (toujours indicible) nous le sentons pertinemment qui lézarde à la recherche de la moindre faille pour s'y engouffrer.
Le lendemain, l'espérance grandit. Les nouvelles sont plutôt bonnes et - troisième joie... mais toute petite et contenue - nous nous surprenons à croire que tout ira bien, mais sans bruit, sans emphases... chuut... il ne faut pas réveiller la fatalité... Et pourtant, le soir - quatrième joie - Mat va rendre visite à la petiote malade et il la découvre bien vivante.
Vendredi, nous espérons tout à fait et - cinquième joie - quand nous allons la rechercher le soir, nous la retrouvons pleine de vitalité et qui court vers nous, apparemment assez contente de nous revoir !
Ouf... Le cauchemar est terminé.
Eh oui, cela fait maintenant dix jours que nous avons adopté une adorable petite chienne de plus ou moins deux mois et demi... Nous l'avons appelée Cassiopée.
La prochaine fois, je vous la présenterai.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Cassiopée qui va bien et qui me demande de te transmettre un grand "ouaf" ; j'imagine que ça veut dire "bonjour" ou "bonsoir", qqch dans le genre... Elle a pris sa première grosse pluie tout à l'heure dans le parc de Forest où je l'avais emmenée pour qu'elle se dégourdisse les papattes (sans laisse), et je peux te dire qu'il n'y a pas erreur sur la marchandise, c'est bien un chien! Ses longs poils de demi golden retriever mouillés ont embaumé la cour couverte chez Ibtissam pendant plusieurs heures. On aurait dit un hammam où on aurait mis des poils de chien dans l'eau à la place des feuilles d'eucalyptus... Bon, elle s'est mise au lit, et je crois que je vais moi aussi rejoindre mon panier. Bisousses.